mardi 19 octobre 2010

Un manque insurmontable?

Je te croyais plus forte que cela, j'étais persuadée que tu ne pleurais jamais, que les larmes ne te connaissaient pas et que la peine quoi qu'il arriverait tu la surmonterais. J'avais tort. On ne supportait pas une mort. On n'acceptait pas à un décès prématuré. J'avais espèré que tu avais plus de courage que moi, que la bravoure te soulèverait. Je m'étais trompée. Evidemment. Je voulais que tu aies encore la force de sourire, que tu ne sois pas contrainte d'assumer cette charge, d'endurer ce que je vivais depuis six ans. Ce jour-là, je devais sûrement trop rêver. La volonté manquera toujours et même si chaque jour était beau, on finirait forcément en sanglots un soir ou l'autre. La nuit demeurait inévitable, elle nous accablait de ses remords et regrets qui nous rongeaient jusqu'à ce sang qu'on désirait tant faire couler. On hésitait. On rechignait. On refoulait l'acte et on oubliait. Toi aussi, tu étais mal, j'avais senti le monde s'écrouler quand dans mes bras tu avais exprimé ton chagrin. Je m'étais mise à pleurer. Je savais qu'il ne fallait pas, que j'étais tenue de rester sobre, l'air touché mais pas bouleversé. Sauf que te voir si fragile, si frêle, si humaine m'avait perturbée. Je voulais t'aider mais au fond, je me doutais que je n'y changerais rien. Je continuais d'imaginer que tu t'en sortirais. Ce n'était pas totalement faux, tu étais persévérante et consciente de la réalité. Bientôt le monde te sourira complètement, il t'ouvrira ses bras, tu iras mieux. Bien que ceux qui me disaient qu'on s'habituait à une absence m'écoeurait, je sentais que l'état d'épuisement et de tristesse partirait dans quelques temps.
Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.

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