mardi 25 janvier 2011

Pardon.

Elle rêvait de lui nuit et jour. Elle vivait pour lui. Elle avait arrêté le joint du matin et le dernier verre du soir en espèrant qu'il ne l'abandonnerait pas. Il l'avait convaincue de s'en sortir, de fuir ces dangereuses utopies. Il lui avait promis un amour inconditionnel, un soutien perpétuel. Il lui avait juré qu'il n'y avait qu'elle. Il l'aimait. De tout son coeur, de toute son âme. Il frémissait au moindre de ses actes et il s'angoissait quotidiennement du sort de sa protégée. Même quand elle le quittait même quand elle hurlait, agacée, il revenait et accourait à son chevet. Il avait si peur. Il priait pour qu'elle ne meurt. Elle ne méprisait jamais sa présence, elle tenait à lui. Ou du moins, elle le croyait car il était le seul à ne jamais l'abandonner à ses doigts rongés de remords et à sa bouteille désabusée. Sauf qu'elle demeurait perdue, ne connaissait pas l'équilibre. La jeune fille vivait dans son univers instable et ignorait ce que signifiait l'amour. Elle était persuadée de l'aimer, obsédée par le soutien qu'il lui apportait, intéressée par la douceur qu'il véhiculait.
C'était vrai qu'il savait la calmer et lui offrir une gaieté plus durable que la précédente. Au fil du temps, elle reprenait possession de ses anciens moyens et redécouvrait sa conscience. Elle restait dans l'ombre, cachée avec sa honte. Il tendait ses mains vers ses poignets encore faibles et la guidait sur un nouveau chemin. Il écartait chaque embûche de son passage afin que jamais elle ne s'égratigna. Il aurait donné sa vie pour sauver la sienne. Elle le voyait, le comprenait mais elle ne réussissait plus à partager ce lien fort qui unissait les amants. Peut-être même qu'elle ne l'avait jamais ressenti mais qu'elle ne s'en était pas aperçue. Elle ne l'aimait pas. Elle en aimait un autre qui ne la traitait pas comme le précédent. Un autre garçon aussi perdu qu'elle, qui la replongeait dans les ténèbres. Son ancien amour souffrait , il la voyait encore une fois se détériorer. Il n'y pouvait rien. Elle ne pouvait vivre sans souffrir. Elle n'irait jamais bien parce qu'elle n'était pas assez forte pour se battre et qu'elle n'avait jamais connu l'espoir. Parce qu'il n'y a pas que les hommes qui sont des salauds.

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