jeudi 10 février 2011

La douleur est inqualifiable et toujours insupportable.

Papa demeure toujours aussi loin et me manque toujours autant, de la même façon. Je regrette sa présence, son amour, son affection, sa protection, qu'il ne soit pas là pour épauler maman. Je souffre de ce manque intense mais je préfère taire cette douleur car de nouveaux éléments sont arrivés et se sont amusés à déteriorer le peu qu'il me restait. Sauf que je n'oublie pas. Je n'oublie pas son visage froid, ses yeux fermés par les pompiers, que je me suis enfuie en courant après lui avoir baisé le front. J'avais dix ans et je n'étais pas lâche, j'avais juste mal. Mal de regarder depuis la fenêtre des voisins ce qu'il se passait à la maison. Mal aussi de voir les larmes de maman et sa voix tremblante me dire que c'était fini. Mal encore d'assister au spectacle des pleurs de ma soeur. En une soirée, en une veille d'anniversaire, le destin a été brisé et papa nous a quittés. Je croyais que plus rien ne pouvait se produire, que papa nous protégeait. Il n'a pas pu éviter l'inévitable, aujourd'hui maman est malade. Je garde espoir que cet ange veille sur elle et lui rende la force nécessaire à sa guérison. Je ne prie pas car je suis impie et que je ne veux pas y croire. Un phénomène surnaturel englobe probablement la Terre; je ne me pose pas ce genre de questions je ny pense même pas. Les épreuves de la vie forgent mon caractère et m'offrent les raisons de mon combat. Depuis sept ans, je veux être sa fierté. J'aurais aimé qu'il me voit passer au collège, puis au lycée, qu'il me félicite pour mes diplômes, qu'il rencontre Julie, Moussa et Clara, qu'il me donne son avis sur Romain, qu'il me dispute lorsque je manque de respect à maman.
Malheureusement, il n'est plus là. La vie continue et continuera toujours car je ne suis ni orpheline ni mutilée de guerre civile.

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