dimanche 20 octobre 2013

Le temps des regrets.

Le silence règne. Sommes-nous plus heureux ainsi? L'ignorance est-elle vraiment la meilleure arme pour lutter contre l'attirance?
Amour éphémère, passion de papillon qui meurt en une nuit. Avec toi, la lumière est partie.
Rêves d'amour éternel envolés.
Les colombes ont pris mes ailes, les bourgeons n'éclosent plus au printemps.
C'était toi. Ton parfum, tes chaussettes sales qui traînent, ton sourire, ta manière de parler.
Est-ce toi qui me manques ou ce que tu m'apportais?
Suis-je amoureuse de celui que tu es devenu?

Ce prénom idéal, le rayon de soleil de mes jours sombres. L'amour, le vrai, le seul que je voulais et le seul auquel je croyais. 

Vient le temps des regrets, celui où toutes les absurdités nous viennent en tête. Ce passé tant idéalisé et pourtant bien imparfait.
Aimer encore et toujours.
Attendre que le temps des sentiments passe mais un tel élan ne disparaît pas en quelques instants. Les chansons des amants résonnent encore dans ma tête. Toute cette tendresse, cette affection débordante.
Ne plus te regarder dormir, ne plus remettre la couette pour que tu n'attrapes pas froid, ne plus sentir ton souffle dans mon cou.
Tous ces matins où je me lève et où j'ai envie de t'embrasser, de sentir ta présence. Je ne suis pas passée à autre chose, évidemment notre histoire est arrêtée par un point final, mais tu étais exceptionnel, "someone like you". 


Gustav Klimt et Emilie Floge

Neuf ans après.

Papa. Neuf ans.
Comme si la douleur s'atténuait avec le temps...
J'ai cru pendant des mois que tu reviendrais. J'ai envie que tu sois là. Romain comblait tellement bien ton absence, il jouait ton rôle. J'ai besoin de soutien, que quelqu'un soit fier de moi.
J'ai tellement l'habitude de faire croire aux gens que tout va bien, si seulement je parvenais à me convaincre moi-même. 


Les feuilles des arbres tombent, les branches deviennent à nouveau nues. Le vent déshabille les arbres. Toujours le même hiver, cette saison qui dure depuis neuf ans. De la grêle, tous les matins, s'abat sur mon visage froid. Les coquelicots ne fleurissent plus, les oiseaux ne chantent plus. A quoi bon vivre quand on ne fait que souffrir, se disent-ils...
Le soleil a déserté le jardin. Les beaux jours n'existent plus dans une saison morose. pourquoi exister quand la vie a disparu?
Tu étais tout et tu n'es plus rien. Une ombre dans ce chemin sombre. Regarde comme le jour est terne depuis que les cieux t'ont pris. Viens me prendre dans tes ailes d'ange et amène-moi dans ton monde à toi. 

J'attendrai toujours ton retour. Papa.

Douleur insurmontable

Tous les matins, c'est le même refrain. Des yeux larmoyants, la même peine qu'au premier jour, comme si la douleur demeurait intacte. Huit ans après, je n'arrive pas à parler de toi sans pleurer. J'aurai beau tout réussir, tout avoir, je n'irai jamais bien car tu ne seras pas là. Tu sais, l'art n'est qu'un prétexte pour oublier que mon père n'est plus qu'une étoile dans le ciel. Je me persuade que tu es autour de moi, comme si tu n'avais jamais été emporté. Pourtant, j'ai tort. Je ne facilite pas le deuil. Comment le faire lorsque tout dans la vie vous rappelle que vous n'avez plus votre père?
Au fond, tout ce que je construis n'est qu'un hommage à une ombre.
Je crois que le plus dur est sans doute d'admettre que tu n'existes plus.
Je n'accepte pas ta disparition. J'ai l'impression qu'hier, les pompiers ont tenté de te réanimer et qu'ils n'y sont pas arrivés, je suis si seule dans ce monde à vivre à ma façon ton envol vers les cieux.