samedi 16 août 2014

Folies douces

Le temps d'une nuit, le temps d'une vie, le temps d'une promenade, le long du canal de l'infini, tu me regardes. Nous sommes seuls, seuls au milieu des autres. Le monde n'existe plus, autrui n'est plus. Je sens tes os, je sens ta peau. Tu murmures de doux mots, ton cœur crie plus haut. Tes mains parcourent mon corps, mes yeux plongent dans les tiens, j'inhale ton parfum. Ton odeur est celle de la rosée du matin après une folle pluie. Tempête de sentiments, avalanche d'émotions. Il vente tellement, et les nuages forment un trublion. Aucune peur, puisqu'il y a ton odeur. Ma tête plonge dans tes bras merveilleux. Tes doigts glissent le long de mes cheveux. Des étoiles apparaissent lorsque je sens tes lèvres contre les miennes. À cet instant, j'ai tant envie d'être tienne. Je désire tous ces doux moments fous.
Tu plaques ton torse contre mes seins, ton bassin contre mes reins. Mes mains prennent possession de ton corps. Je t'effleure et tu laisses échapper un petit "encore". Ta peau sent mon parfum, et la mienne s'imprègne du tien. Tu me possèdes durant un court instant. À tes côtés, je suis si bien. Tu me pousses à contre vent. Tu m'embrasses au milieu d'une verdoyante prairie. Nos corps s'abandonnent sur l'herbe humide. Dans ma tête résonnent des rêves d'infini. Je ne crois plus être lucide. Je ne vois que toi, je ne sens que toi, je ne veux que toi. En moi. Nous ne sommes que deux enfants, deux êtres insouciants. Qui s'adonnent à des jeux de grands.


Giotto et ses élèves, Rencontre à la Porte Dorée, Anne et Joachim, Chapelle Scrovegni, près de Padoue, 1300 - 1304

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