Nous avons zappé quatre ans de notre vie. Comme ça, comme si personne ne s'en apercevrait. Au fond, ils le remarquaient mais toutes les deux on continuait à s'arracher de l'autre. Ce que j'aimais dans notre amitié c'était que nous ne savions rien contrôler, on ne faisait que s'amuser. Tu n'imaginais même pas à quel point notre relation me manquait. T'étais la pire des salopes. Tu me laissais crever et le lendemain tu venais me repêcher. Cependant désormais, nous ne sommes même plus capables de nous saluer. J'aurais voulu qu'on s'éloigne progressivement ou qu'on ne se sépare jamais. Sauf que toi, tu ne voulais plus de mes petits mots et de mes fous rires incandescents. J'étais persuadée que tu reviendrais, que tu ne me quitterais plus jamais. Je croyais que tu existais grâce à moi. Mais non, c'était l'inverse puisqu'aujourd'hui je ne reste plus qu'une ombre de mon ancien moi. Tu m'as forcée à une évolution qui ne me ressemble pas. J'étais la Delphine d'autrefois quand je sortais sous la pluie avec toi, que je criais et que mes sourires s'enchaînaient. Je devenais ce que j'aimais, aujourd'hui dans quelle direction m'emmènent-ils? A part lui et elles, ils n'y connaissent rien et tu le sais très bien. Demain tu as seize ans et ça va faire un an que de ta vie tu m'as rayée. Je vais bien, très bien même. Sauf que je désire te retrouver. Je souhaite encore frôler toutes les frontières, jouer avec le feu et virevolter à n'importe quelle heure de la nuit. Tu étais plus qu'une amie, plus que l'amour de ma vie. Pourtant je t'ai perdue pour un con qu'aujourd'hui je renie. Tu ne le supportais plus, tu ne me supportes plus. Mais maintenant, je n'ai plus personne. Plus personne pour crier que tu es bonne, pour chanter du n'importe quoi, pour parler de sexe comme un mec en chien, pour imiter les gens qui font pitié, plus personne pour venir avec moi rire. Je me sens seule alors je regarde ton coeur noirci par la boîte dans lequel je l'ai délicatement rangé. Et notre trio transformé en duo qu'en fais-tu? Et tes cadeaux? Et ton amitié éternelle, toutes nos promesses et le reste t'en moques-tu vraiment? Désolée si je ne peux pas. Tu demeures la seule à avoir le droit de me critiquer.
Parce que c'était toi.
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