J'ai sûrement du trop lire de blogs où les gens racontaient leurs vies et moi-même je l'ai beaucoup fait pourtant je n'ai jamais été capable d'écrire en toutes lettres ce qui me restait en travers de la gorge, ce qui me perturbait vraiment.
Je suis heureuse. C'est vrai, j'ai tout pour. Sauf toi. Je veux t'écrire, tout te dire, comme si tu étais encore vivant, comme si tu étais avec moi, à mes côtés pour me guider. Je dévore du bonheur mais tu ne le vois pas. Que je réussisse ou que j'échoue, tu n'es plus là. Alors oui, le temps me semble bon actuellement cependant, je ne suis pas habituée à sourire franchement, mais plutôt hypocritement. Le plaisir, l'ai-je connu depuis six ans? Je désire retourner à ce avant. J'exige ton avis, tes conseils, ce que tu penses de mon existence, de comment je la mène, si je vais où il faut ou si, au contraire, je m'égare. Prête à toute entendre. Que m'importe, si ce n'est ton opinion. Auparavant, j'aurais tout faire pour mourir et te rejoindre. Remarque que j'ai évolué, j'accepte de vivre. Je commence même à y prendre goût. Néanmoins, il manque quelqu'un, une présence qui se traduit par une absence. Juste une fois, je rêverais de t'écouter me dire si tu es fier de moi ou si tu as honte de ce que je deviens. Si compliqué et douloureux de ne subsister que pour ta fierté qui n'en est peut-être pas.
Alors, je me bats puisque je ne sais pas. Elle a dit que j'étais guérie mais maman dit qu'on ne guérit jamais vraiment et que la rechute est envisageable. Pourtant, j'y crois à cet achèvement. Crois-tu que j'en ai la force? J'aimerai tant ne plus y aller, me dire que cette époque est terminée, que tout va bien, que ça ne reviendra pas. Tu serais si heureux, si satisfait que je sois forte, que je chasse le chagrin. Sauf qu'oublier s'avère difficile.
C'est pourquoi je pense. Je songe à toi, au temps où je n'avais pas encore dix ans. Je réfléchis et si je souhaite aller mieux, c'est aussi pour elles. Je ne peux plus me permettre de leur en rajouter. Ta perte suffit. Nos coeurs demeurent meurtris, inaptes à prononcer ton nom. Avec les autres, j'en discute, mais avec elles, il paraît y avoir une rupture. Je les aime et c'est pourquoi je me tais. Elles n'ont pas à souffrir davantage, pas à supporter ma souffrance. Elle n'a plus ses lettres, ni ses paroles juste après juin. Non, tu es devenu tabou. Un lourd fardeau. Pardon, excuse-moi de la qualification. Tu mérites tellement plus. Peut-être que sans cet événement tragique, ma vie serait l'opposé d'aujourd'hui. J'essaye de voir le positif dans le négatif. Au moins, j'ai grandi et je connais mes requêtes, je veux réussir. Réussir. Tous les devancer sans les écraser afin que tu sois fier de moi. Je souhaite que d'où tu sois, tu te dises que d'une certaine manière, même si tu es loin, la vie continue et que je suis une battante.
Tu me manques et j'espère ton retour même si on ne revient pas du cimetière, je me demande encore si tu n'es pas parti faire un long voyage et je garde espoir qu'un matin, je te découvre devant la porte à m'attendre pour m'amener loin avec elles.
Si j'écris tout cela et que je le mets ici je crois que c'est parce que je n'ai plus le courage de me confier véritablement à elle. Alors, j'essaye à travers une page internet, qu'elle trouve tout ce que je n'ose plus lui avouer, qu'elle se rappelle que malgré tout, je l'aime plus que tout sur terre et surtout qu'elle se rappelle que contrairement à ceux qui m'entourent, je ne t'ai pas oublié et que je ne t'oublierai jamais.
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