mercredi 29 décembre 2010

La nuit, sommaire de l'ennui.

Je regarde le ciel et je fixe la nuit. Le sombre m'inspire. Le lac se reflète au loin dans mes pupilles bleues et je pense. Je songe. Toujours au même, toujours à la même personne. Comme si je conditionnais mes pensées. Comme si mes rêves étaient dominés par ses yeux verts. Comme si je ne pouvais agir sans l'avoir à mes côtés. Comme si depuis son arrivé, tout avait changé. Ce n'est pas faux. Il améliore mes journées. J'observe le monde d'un autre oeil, je le vois de mon regard amoureux, perdu dans des utopies irréelles. Je continue mon tour de l'univers à bord de mon train imaginaire, je ne suis pas mieux que ces enfants qui croient au père noël puisque je crois à la gentillesse des garçons. Je deviens insouciante au milieu de ces nuages fins, je virevolte à travers un arc-en-ciel et je découvre les couleurs de la vie, les couleurs du bonheur qui permettent d'oublier la morosité quotidienne. La lumière du jour qui redonne espoir après une triste soirée, ta lumière qui égaye mon mal-être et m'empêche d'être seule, égoiste dans mon malheur. Je marche le long des routes sans être tentée d'y glisser, je vais prendre le train sans avoir envie de m'y jeter, je grimpe sur les ponts et j'en redescends sans en plonger. La force de ton amour revigore mon coeur terne. Il reprend de l'éclat et reforme les parties dont la vie l'avait contraint à se séparer. Il est à nouveau fort, à nouveau vaillant et plein d'entrain, prêt à tout pour vivre encore. Pour vivre et supporter ton affection. Pour aimer et être aimé.

lundi 27 décembre 2010

Les fleurs du temps ne nous conduisent qu'aux arbustes du néant.

J'ai toujours trouvé stupide de raconter ses histoires d'amour sur internet et encore plus stupide ceux qui s'y intéressent. Suivant la masse, je le fais aussi.
Contre nature, je m'adonne au plaisir du "racontage de vie" où l'on exprime qu'on "kif de ouf" telle ou telle personne pour telle ou telle raison. Sauf que moi, je ne "kif pas de ouf", je suis pas "en love". Je n'aime pas généralement par dégoût de l'amour puis aussi parce qu'à seize ans, les histoires ne riment à rien on s'attache, se détache dans un fracas qui fait souffrir les âmes et qui nous poussent à ne plus s'intéresser à ce sentiment fabuleux. Comme si à mon âge, je savais tout et que je connaissais toutes les ficelles de la vie. On frôle le pathétique.
Pour une fois, tout ce que j'exprimais avant se traduit dans ma vie par un paradoxe ultime. Je vis le contraire de ce que j'énonce. Je m'attache, j'aime, je tombe amoureuse et j'apprécie de le raconter. Je n'y peux rien, ce n'est pas que je suis fière, c'est juste que c'est vrai.

Je ne contrôle plus rien, je suis minable comme toutes ces filles qui croient aimer durablement, je demeure stupéfaite et sans voix face à toi. Je n'arrive même pas à m'en vouloir, à avoir des remords alors que je ne devrais pas songer à cela en ce moment, selon certains, je devrais être plongée dans la souffrance et la maladie. Mais je ne peux pas et tant mieux. Heureusement que tu es là pour me sortir de ce trou. Heureusement que tu es là pour me remonter de ce gouffre dans lequel ils me conduisent tous. Heureusement que toi, tu ne penses pas comme eux et que tu me fais oublier que je vais mal. Heureusement que je t'ai. Et heureusement que je t'aime. De l'amour, tu en mérites tellement, tu en as besoin et tu devrais en recevoir bien plus. Je trouve injuste tout ce que tu vis parfois et la manière dont on se comporte avec toi. Peut-être que je dis toutes ces jolies phrases car je suis dingue de toi mais peut-être et sûrement aussi que je les dis car elles sont le reflet de ma pensée et le reflet de la réalité. Impossible de nier toutes tes qualités.
Si aujourd'hui, j'ai à nouveau le sourire et que je redécouvre la force de me battre, c'est grâce à toi. Toi, toi et encore toi.

Je t'aime de plus en plus chaque jour.

samedi 25 décembre 2010

Qu'y puis-je?

Je suis seule dans ma cuisine avec mon ordinateur, c'est noël aujourd'hui. Ils sont autour, dans une pièce voisine, plus personne ne se parle. Tout le monde s'ignore et vaque à ses occupations. Qu'est ce qu'on s'en moque d'être réuni, qu'est ce qu'on s'en moque d'être ici. Nous restons dans la solitude, nous vivons tels des hermites, sans coeur ni âme pour les autres.
Pourtant, en ce moment, c'est dur et j'ai peur. Peur que ce soit le dernier noël. Peur de me retrouver demain matin en larmes dans mon lit car ils m'auront annoncée que ça sera fini. Peur de vivre, peur de souffrir encore. Peur de la voir malade, peur de ne pas assumer au quotidien, peur de crier sans raison, de vouloir tout quitter et de ne jamais supporter de la regarder dans cet état. J'ai mal tu sais de la voir la main sur le ventre, à se tenir, à ne plus en pouvoir d'une douleur intenable. J'ai peur car je n'y peux rien, je suis impuissante face à cela et je m'en veux. Je me ronge les ongles, la peau, jusqu'au sang comme si la solution apparaîtrait immédiatement avec ma souffrance. Pourtant, je sais bien que je n'y suis pour rien et que quoi que je fasse, son sort, je ne le décide pas. Le fil de la vie me la prendra ou me la rendra. J'y crois. Du moins, j'essaye. Mais j'ai peur. On me l'a déjà pris alors pourquoi pas elle? Surtout pourquoi cela ne leur arrive-t-il pas? Pourquoi moi encore?
La vie se révèle de jour en jour de plus en plus injuste, je commençais à goûter au bonheur, puis on me l'a repris. Cependant, cette fois, la joie, j'en voulais, je la prenais, je la gardais. Alors à quoi bon penser qu'elle reviendra encore si c'est pour repartir et me laisser seule, seule avec mon désespoir.
Seule toujours seule. Comme si accompagnée on était moins fort...

jeudi 16 décembre 2010

Il est parfois trop douloureux de penser.

Ils me demandent tous de me battre, de survivre et d'avoir le sourire. Ils veulent tous que je reste si tu pars et que je continue. Mais à quoi bon? Après papa, c'est toi. Tu n'es pas encore morte mais je dois souffrir. Toujours la même douleur, toujours la même peur, la même hantise, la même haine et le même desespoir. Je voudrais te dire que je suis assez forte pour réussir. Je voudrais te dire que ça ne fera pas la même chose que lui. Je voudrais te dire qu'il ne faut pas pleurer et que ça va aller. Je voudrais te dire que je m'occuperai de ma soeur et qu'elle deviendra heureuse, qu'elle mangera et que tout le passé s'éloignera de notre présent. Mais c'est faux maman, tellement faux. Je ne dois pas te montrer mes larmes, tu dois déjà en supporter beaucoup, tu es accablée de tous les côtés. Mais moi, que vais-je faire? Je ne tiens plus, la nuit je regrette la vie lorsque je t'entends vomir, lorsque je t'entends souffrir, lorsque je me vois grandir et que je te vois être de plus en plus loin de moi...
Je ne suis pas capable d'y croire, le plaisir m'a desertée, la joie m'a quittée et l'univers tout entier m'a lassée. Je clame mon mal-être sur une page internet, c'est pathétique de se plaindre mais je n'en ai plus rien à faire. J'en ai le droit, si au moins, écrire me défoulait de toutes ces humeurs, si je réussissais à ne plus détester chaque personne qui passe, si je n'étais pas si médiocre et si abimée.
Pardon maman, pardon papa, je ne souhaitais pas de cette existence-là. J'ai tout essayé, travaillé pour que vous soyiez fiers de moi, que vous ne regrettiez pas ma naissance, que je ne sois pas une cause de souci de l'un comme de l'autre mais papa est parti et maman est en sursis de vie. Alors si je ne tiens plus et que je casse tout, que tout se brise en un rien de temps, en une semaine, en une heure et que mon sang gicle sur les murs de la maison, je vous demande pardon. C'est juste que c'est trop dur pour moi de vivre cela une deuxième fois.

jeudi 2 décembre 2010

Souffrance et attirance

On la voyait se promener sur les rails, jouer avec la vie et tenter la mort. Elle sautillait de planche en planche, bravant le temps et la pluie, soufflant sur ses doigts paralysés du gel. Avoir froid, elle s'en moquait. Elle méprisait la douleur et taquinait la peur. La demoiselle à la chevelure brune interminable ne voulait pas plus que cela mourir. Elle aimait souffrir et se torturer les os, avant, elle affrontait les goutières mais on l'avait surprise. Maintenant, elle allumait les trains. Toujours en quête de danger. Elle avait ses petits poignets tout lacérés et son ventre violacé. Dès que possible, elle récidivait. Elle jouissait de ce sang qui jaillissait. Cette immense suicidée se droguait à sa propre destruction, sniffait sa dégradation et admirait ses mutilations. C'était trop doux la mort, trop évident et dégradant de se tuer si rapidement. Elle souhaitait que la bougie ne s'éteigne jamais, qu'elle reste une flamme brillante encore de longues années. A force, elle se croyait immortelle et appréciait attenter à ses jours afin de voir jusqu'où sa résistance irait. Jusqu'à ce balcon du treizième étage de l'avenue Foch, le vide l'avait appelée, elle avait accouru mais n'en était jamais revenue.

mercredi 1 décembre 2010

Ca vient, ça part.

Le vernis rougeâtre de cinq jours et les ongles rongés jusqu'au sang. Une stressée en quête de beauté. Elle se voulait jolie mais ne s'aimait plus. Elle semblait trop névrosée pour être admirée. Trop volage et si sauvage. Son destin filait entre ses mains sèches et abîmées de la clope du matin qui se renouvelle a n'importe quelle heure du soir et de la nuit. Son regard morne du à ses cernes de fille qui passait sa vie en soirée n'arrangeait pas le tableau. Elle inspirait davantage la pitié que la sensualité. On ne la désirait plus. Elle était devenue bancale, antisociale, plus vraiment sociable. On n'allait plus vers elle. On la laissait avec ses yeux trop maquillés et sa bouteille de rosé. Elle restait longuement bourrée à se lamenter sur son sort passé. Elle n'allait pas se suicider, elle devait se nourrir de solitude pour s'en sortir et réaliser que le monde ne tournait pas autour de la dernière paire de Louboutin et malgré son dépit et sa peine, subsistait une haine qui ne ferait de sa vie qu'une bouchée.

La critique ne vise personne. Elle vise tout le monde, vous, moi, la société, les femmes, les hommes, le monde, tous ceux qui parlent trop et qui marchent des heures, elle là-bas qui pleure à croire que c'est sa dernière heure. On est si pitoyable et si peu convenable. Juste de frêles personnages.