Je suis seule dans ma cuisine avec mon ordinateur, c'est noël aujourd'hui. Ils sont autour, dans une pièce voisine, plus personne ne se parle. Tout le monde s'ignore et vaque à ses occupations. Qu'est ce qu'on s'en moque d'être réuni, qu'est ce qu'on s'en moque d'être ici. Nous restons dans la solitude, nous vivons tels des hermites, sans coeur ni âme pour les autres.
Pourtant, en ce moment, c'est dur et j'ai peur. Peur que ce soit le dernier noël. Peur de me retrouver demain matin en larmes dans mon lit car ils m'auront annoncée que ça sera fini. Peur de vivre, peur de souffrir encore. Peur de la voir malade, peur de ne pas assumer au quotidien, peur de crier sans raison, de vouloir tout quitter et de ne jamais supporter de la regarder dans cet état. J'ai mal tu sais de la voir la main sur le ventre, à se tenir, à ne plus en pouvoir d'une douleur intenable. J'ai peur car je n'y peux rien, je suis impuissante face à cela et je m'en veux. Je me ronge les ongles, la peau, jusqu'au sang comme si la solution apparaîtrait immédiatement avec ma souffrance. Pourtant, je sais bien que je n'y suis pour rien et que quoi que je fasse, son sort, je ne le décide pas. Le fil de la vie me la prendra ou me la rendra. J'y crois. Du moins, j'essaye. Mais j'ai peur. On me l'a déjà pris alors pourquoi pas elle? Surtout pourquoi cela ne leur arrive-t-il pas? Pourquoi moi encore?
La vie se révèle de jour en jour de plus en plus injuste, je commençais à goûter au bonheur, puis on me l'a repris. Cependant, cette fois, la joie, j'en voulais, je la prenais, je la gardais. Alors à quoi bon penser qu'elle reviendra encore si c'est pour repartir et me laisser seule, seule avec mon désespoir.
Seule toujours seule. Comme si accompagnée on était moins fort...
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