Ils me demandent tous de me battre, de survivre et d'avoir le sourire. Ils veulent tous que je reste si tu pars et que je continue. Mais à quoi bon? Après papa, c'est toi. Tu n'es pas encore morte mais je dois souffrir. Toujours la même douleur, toujours la même peur, la même hantise, la même haine et le même desespoir. Je voudrais te dire que je suis assez forte pour réussir. Je voudrais te dire que ça ne fera pas la même chose que lui. Je voudrais te dire qu'il ne faut pas pleurer et que ça va aller. Je voudrais te dire que je m'occuperai de ma soeur et qu'elle deviendra heureuse, qu'elle mangera et que tout le passé s'éloignera de notre présent. Mais c'est faux maman, tellement faux. Je ne dois pas te montrer mes larmes, tu dois déjà en supporter beaucoup, tu es accablée de tous les côtés. Mais moi, que vais-je faire? Je ne tiens plus, la nuit je regrette la vie lorsque je t'entends vomir, lorsque je t'entends souffrir, lorsque je me vois grandir et que je te vois être de plus en plus loin de moi...
Je ne suis pas capable d'y croire, le plaisir m'a desertée, la joie m'a quittée et l'univers tout entier m'a lassée. Je clame mon mal-être sur une page internet, c'est pathétique de se plaindre mais je n'en ai plus rien à faire. J'en ai le droit, si au moins, écrire me défoulait de toutes ces humeurs, si je réussissais à ne plus détester chaque personne qui passe, si je n'étais pas si médiocre et si abimée.
Pardon maman, pardon papa, je ne souhaitais pas de cette existence-là. J'ai tout essayé, travaillé pour que vous soyiez fiers de moi, que vous ne regrettiez pas ma naissance, que je ne sois pas une cause de souci de l'un comme de l'autre mais papa est parti et maman est en sursis de vie. Alors si je ne tiens plus et que je casse tout, que tout se brise en un rien de temps, en une semaine, en une heure et que mon sang gicle sur les murs de la maison, je vous demande pardon. C'est juste que c'est trop dur pour moi de vivre cela une deuxième fois.
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