Stupéfaite sous une pluie battante avec cette musique entrainante et pourtant si déprimante dans la tête. Le chanteur dérangé et névrosé imprégnait ses sentiments à l'intérieur de mon coeur vide. Je restais statique dans un éboulement de rêves chaotiques. L'eau tombait dehors, le froid rongeait mes os, dévorait chaque morceau de ma peau. Je mourais avec le temps qui filait, je mourais accompagnée d'une météo saisissante. Mes larmes glissaient, chutaient dans l'égout d'en face. Je songeais à cette voix attractive et à ce physique alléchant. Ma frange coupée fraichement faisait des bonds sur mon front. Mes yeux noirs de culpabilité attendaient de l'oublier. Je me morfondais dans des utopies solitaires. Mon âme errait parmi les ruelles sombres et étroites, patientant tendrement à la porte du bonheur. Je n'avançais plus, bloquée au seuil de la joie. Il bouffait mon avenir et minait mon passé déjà consumé. Une cigarette. Ma vie se résumait à un joint que l'on allumait et qui ne durait jamais. Il partait des lèvres et s'engouffrait dans mes poumons qu'il bousillait intégralement, mais qu'importe l'addiction puisque que seul le résultat minable comptait. La grêle se fit sentir. Je ne m'abritais pas. Je désirais une fin. Une fin à tout cela. Une fin à rien. Elle m'avait présentée lui, puis l'autre là-bas pour que je le console de je ne sais plus quoi, et enfin celui d'en face. Sans oublier le mec d'à côté. Le stratagème avait échoué. Tous en demeuraient dégoutés. Ils ne comprenaient pas et ne comprendraient jamais. Ils ne savaient pas que le véritable amour ne meurt jamais et qu'il perdure malgré une neige estivale et un hiver caniculaire. Ils ignoraient tout de l'amour. Ils ignoraient même le fond de mon coeur. Moi même, je ne le connaissais pas. Je ne savais plus. Depuis cette personne-là, je ne m'attachais plus, je lachais au bout de deux semaines, au moindre défaut, il me déplaisait. Je ne savais plus aimer. Je croyais réapprendre mais non, je n'étais qu'endoctrinée par un vent nouveau, par un besoin soudain de fraicheur. J'abdiquais. Je renonçais, je capitulais. Et même-ci, lui, je l'aimais, il ne serait qu'un papillon éphémère qui s'envolerait vers d'autres cieux. La pluie tombait encore et mes sanglots commençaient à connaître des difficultés pour ne pas couler, pourtant, je devais résister.
Je n'étais pas une ratée, j'étais juste une fille paumée.
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