La fille des quartiers bourgeois, la fille au style propret, jamais vulgaire, toujours glamour et en même temps tellement trash. Le faussement négligé que les bohèmes du XVIe arrondissement de Paris porte à merveille. On en est tous gaga. Quand on voit ces nanas-là, on se dit que leurs fringues valent un mois de notre salaire, mais non, même pas, elles ont tout chopé dans les friperies. Ces dernières fleurissent dans le quartier du marais, elles s'entassent près des boulangeries où le pain au chocolat coûte cinq fois le prix de celui qu'on trouve en banlieue. Certes, lui, il est meilleur. Paris. Capitale de la mode. Capitale de la culture. Capitale d'une France déconfite par des disparités cachées. On nous cache la vérité. La femme accolée au bistro, sirôtant son monaco, dissimule son identité. On dirait une grande dame, celle des beaux lieux. Elle est tout autre. Il s'agit juste d'une employée banale d'une banque, pas plus riche que toi ou moi si on compte son argent à elle seule du mois. Sauf qu'elle, elle a besoin de montrer qu'elle est plus importante que toi. Alors la fille au sourire email diamant, te regarde de manière hautaine et te prouve à quel point elle s'avère supérieure à toi. Oui, tes parents ne bossent pas en tant que patrons d'une multinationale, les tiens, ils en sont les larbins. Sauf que sans ces gens, cette pute à frange, elle ne vivrait pas. C'est eux qui font tourner la France et pas uniquement papa-maman dans leurs fauteuils en cuir de vache et non en simili. Mais ça, elle ne le voit même pas. Cette nana-là, elle n'a pas été élevée dans le même esprit que toi. Elle se ramassera. Elle chutera, ce sera dur. Très dur. Elle ne s'en relèvera pas. Les plus méchants diront qu'elle l'a mérité. Moi pas. Je crois qu'elle mène une existence dans un monde parallèle, elle ne peut pas cohabiter avec la classe sociale moyenne. Elle n'est même pas responsable, elle est juste spectatrice d'un univers qui la dépasse et où il n'y a pas que strass et paillettes. Alors, madame la riche se barre, elle va se chercher un mari. Elle sélectionne, elle réfléchit. Aucun ne veut d'elle. Tant pis. Elle se fera sauter par un vieux qui la prend pour épouse juste pour avoir une pouff' à son bras. Au fond, il s'en tape d'elle, elle n'existe même pas à ses yeux. Et elle, c'est pire, elle l'exècre. Mais bon, comme il a le compte en banque bien fourni elle n'hésite pas et fonce dans ses bras ridés et vieillis.
Est-elle heureuse pour autant? Bien sur que non. C'est elle que tu retrouves en larmes en bas de l'immeuble du coin. Elle finit par envier la vie de ses gens qu'elle haissait avant parce qu'eux au moins, même s'ils n'ont pas ses louboutins et un prada au bras, ils respirent le bonheur puisqu'ils ont su trouver leurs âmes soeurs.
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