Malgré tout ce que j'énonce, malgré tout ce que je prétends, oublier quelqu'un n'est pas si facile que l'on imagine. Oublier quelqu'un c'est oublier une partie de sa vie, supprimer un dossier de son disque dur, effacer un bout de son coeur, casser un morceau de soi. Si j'avoue maintenant la vérité et pas avant c'est qu'il est difficile de mettre sa fierté de côté et bien plus évident de nier. Forcément qu'on ne raye pas une personne qui a compté auprès de soi en quelques jours, c'est le travail de mois, voir d'années parfois. Bien sur, il est douloureux de regarder derrière, de s'apercevoir combien les gens ont changé ou bien de remarquer que c'est nous et pas eux qui avons évolué. Sauf que c'est inévitable. On se crée une bulle, on s'y attache, on s'y évade, on y sourit puis on revient à la réalité. Et là, on souffre.
J'ai pour ma part plusieurs manques. Celui du deuil, celui de l'amant que l'on aime, celui d'amitiés trop rapidement finies. Le premier est celui qui rend le plus malheureux, cependant, il rend vulnérable, nous force à nous accrocher au reste et c'est pourquoi on supporte si mal ceux qui suivent. Lorsque psychologiquement à la base, on est touché, chaque coup est fatale, le moindre événement peut être la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Quand on craque, c'est un ensemble, un gros tas de manque, de mal-être, de lui, d'elle, de disputes, de souffrances et de violences. La plupart du temps, nous nous croyons assez forts pour tout surmonter seuls, sans l'aide de quiconque. Les heures passent et on réalise que nous sommes plus vulnérables que jamais. On pleure. Pendant des jours, des semaines, des mois. On s'écroule. On se relève? Ou pas. Tout dépend du contexte et de l'entourage.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire